Édition du mercredi 23 janvier 2019
Le Cese préconise de réfléchir à la relance de l'exploitation minière en France
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a estimé, hier, que la France devait réfléchir à relancer l'exploitation minière sur son territoire avec un contrôle strict de l'impact environnemental. Cette proposition figure parmi les recommandations du Cese pour réduire la dépendance de la France aux importations de métaux stratégiques.
« Faire renaître l'exploitation minière en France métropolitaine ou la développer outre-mer, ne doit pas être tabou », même « s'il n'est pas envisageable d'imposer l'ouverture d'une mine contre la volonté des populations et des élus locaux », écrit le Cese dans son avis, consultatif, consacré à « la dépendance aux métaux stratégiques ».
Cet enjeu de longue date de l'industrie française et européenne ressurgit de plus belle avec la transition énergétique. Beaucoup de technologies industrielles nécessitent des quantités importantes de métaux -- lithium ou cobalt pour les batteries, cuivre pour les véhicules électriques, etc. -- alors qu'ils sont produits hors du territoire. Par ailleurs, hors transition énergétique, certaines matières premières sont également jugées stratégiques car indispensables à certains secteurs, comme le tungstène pour l'industrie aéronautique.
Dans son avis, le Cese constate que jusqu'en 2010 et la crise des terres rares avec la Chine, « la France s'est peu à peu désintéressée de la sécurisation de ses approvisionnements ». Depuis, des mesures ont été prises, avec la création du Comité pour les métaux stratégiques (Comes) et d'un comité stratégique de filière Mines et métallurgie. Mais « il manque (...) une impulsion, un signal politique fort » et les moyens dévolus à cet enjeu sont « très insuffisants, dix fois inférieurs par exemple à ceux de l'Allemagne », juge l'instance consultative.
Mais pour relancer une éventuelle exploitation minière, l'Etat doit mener à bien la réforme du code minier serpent de mer, pour qu'il intègre les impacts environnementaux et sociaux des mines, prévient le Cese. Cette réforme « devra prendre en compte les critiques justifiées émanant des collectivités locales et de la société civile », indique l'instance, qui plaide pour des expérimentations afin de « retisser un lien de confiance ».
Le Cese préconise aussi de mener une « action diplomatique renforcée » auprès des pays producteurs afin de sécuriser les approvisionnements, et prône le développement du recyclage de ces matières sensibles, encore très faible car très coûteux. La France possède quelques entreprises innovantes, comme Ecotitanium (groupe Eramet) pour le titane et Snam pour les batteries, mais dans le même temps Solvay a fermé en 2016 ses sites français de recyclage de terres rares. (AFP)
« Faire renaître l'exploitation minière en France métropolitaine ou la développer outre-mer, ne doit pas être tabou », même « s'il n'est pas envisageable d'imposer l'ouverture d'une mine contre la volonté des populations et des élus locaux », écrit le Cese dans son avis, consultatif, consacré à « la dépendance aux métaux stratégiques ».
Cet enjeu de longue date de l'industrie française et européenne ressurgit de plus belle avec la transition énergétique. Beaucoup de technologies industrielles nécessitent des quantités importantes de métaux -- lithium ou cobalt pour les batteries, cuivre pour les véhicules électriques, etc. -- alors qu'ils sont produits hors du territoire. Par ailleurs, hors transition énergétique, certaines matières premières sont également jugées stratégiques car indispensables à certains secteurs, comme le tungstène pour l'industrie aéronautique.
Dans son avis, le Cese constate que jusqu'en 2010 et la crise des terres rares avec la Chine, « la France s'est peu à peu désintéressée de la sécurisation de ses approvisionnements ». Depuis, des mesures ont été prises, avec la création du Comité pour les métaux stratégiques (Comes) et d'un comité stratégique de filière Mines et métallurgie. Mais « il manque (...) une impulsion, un signal politique fort » et les moyens dévolus à cet enjeu sont « très insuffisants, dix fois inférieurs par exemple à ceux de l'Allemagne », juge l'instance consultative.
Mais pour relancer une éventuelle exploitation minière, l'Etat doit mener à bien la réforme du code minier serpent de mer, pour qu'il intègre les impacts environnementaux et sociaux des mines, prévient le Cese. Cette réforme « devra prendre en compte les critiques justifiées émanant des collectivités locales et de la société civile », indique l'instance, qui plaide pour des expérimentations afin de « retisser un lien de confiance ».
Le Cese préconise aussi de mener une « action diplomatique renforcée » auprès des pays producteurs afin de sécuriser les approvisionnements, et prône le développement du recyclage de ces matières sensibles, encore très faible car très coûteux. La France possède quelques entreprises innovantes, comme Ecotitanium (groupe Eramet) pour le titane et Snam pour les batteries, mais dans le même temps Solvay a fermé en 2016 ses sites français de recyclage de terres rares. (AFP)
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